Poser des limites, c’est mettre en mots ce qui est acceptable pour Soi et ce qui ne l’est pas.
Et pour pouvoir l’exprimer aux autres, il est important dans un premier temps de mettre en Lumière ces limites, de les conscientiser. De les nommer, de les définir et de capter le besoin qui se cache derrière.
Comme nous sommes dans une société du paraître et que nous avons été socialisé.e.s pour plaire, nous ne savons plus trop définir nos besoins et nous ne savons donc pas où sont nos limites.
Nous faisons ce qu’il faut faire, nous nous conformons à des normes, normes parfois très tacites et très dures à identifier.
Nous n’avons pas toujours conscience que nous agissons pour plaire.
Mais notre cœur sait, notre corps sent et exprime.
Il arrive aussi que l’on identifie des attitudes chez nous qui ne sont pas en accord avec qui nous sommes. On a l’impression de jouer un rôle et ça c’est très douloureux à vivre car on aura vite tendance à culpabiliser et à se trouver nul.le de ne pas réussir à être Soi-même en société.
Dans ces cas-là, poser de la douceur et accueillir que les masques que nous portons sont des protections. Pour les ôter, cela nécessite du temps et de la patience, cela demande d’aller à la rencontre de Soi pour capter ses besoins profonds.
Je me suis longtemps forcée à sortir le soir. A aller boire des verres et danser. Ou aller à des soirées chez des gens.
A CHAQUE fois, je me suis sentie mal après. Car j’avais passé la soirée dans mon coin, à regarder les autres s’amuser et à ne pas comprendre pourquoi moi je ne m’amusais pas. J’avais un sérieux problème, j’étais un sérieux problème… Je me sentais nulle de ne « pas savoir m’amuser », nulle de ne pas entrer en contact avec les autres alors que je ressentais le besoin de rencontrer du monde.
J’ai reproduit ce schéma une paire de fois !
Puis j’ai compris. J’ai compris que je cherchais à plaire, à me conformer.
J’ai accepté enfin, que je n’aimais pas les soirées avec beaucoup de monde et que je préférais les petits comités.
J’ai compris que rester chez moi le samedi soir avec un bouquin ou devant une série ne voulait pas dire que je n’étais pas drôle ou renfermée mais que c’était un réel besoin car toute la semaine j’avais déjà connecté avec du monde et là j’avais juste besoin de repos, de retrouver mon énergie à moi et surtout surtout de calme…
J’ai mis en Lumière mon besoin de faire des allers-retour entre être en relation avec les autres et être seule.
J’ai mis en Lumière que s’il y a trop de monde, je me sens oppressée.
J’ai réalisé que rencontrer du monde pouvait se faire autrement qu’en soirée et avoir pu détecter mon besoin d’être en petit comité m’a beaucoup aidée.
J’ai mis en Lumière ET j’ai accueilli que ce fonctionnement était légitime, que j’avais tout intérêt à le choyer pour me sentir bien.
Et c’est à partir de là que j’ai pu poser mes limites aux autres de manière claire car je comprenais comment MOI je fonctionnais, je connaissais mes besoins.
J’ai su plus facilement décliner les invitations en ne me souciant pas de ce que l’on pensait de moi.
J’ai aussi appris à me tranquilliser et à me poser des limites à moi. Ou plutôt à mes mécanismes qui revenaient de temps à autre et me soufflaient à l’oreille que j’étais une mamie et que je ne rencontrerais jamais personne.
Aujourd’hui je me sens beaucoup mieux en société car je connais mes besoins et je sais où sont mes limites. J’ai une ouverture à l’autre plus grande car je ne me sens pas contrainte d’être là où je suis.
Parvenir à poser cette limite avec moi et les autres a été tout un processus qui m’a fait passer par un tas d’émotions car il a fallu que je me questionne sincèrement, et ça c’est parfois inconfortable.
Poser des limites est déstabilisant, ça demande une grande énergie et souvent avant de poser une limite à l’autre, nous devons nous poser une limite à nous-même.
Si je conscientise que quelque chose n’est plus acceptable pour moi, je dois trouver mon cadre pour m’aider
Poser des limites amène amour de Soi et estime de Soi.
Poser des limites c’est de l’Amour de Soi. C’est de l’estime de Soi.
Et c’est aussi de la responsabilité de Soi, car lorsque j’exprime ce qui est ou n’est pas acceptable pour moi, je ne mets pas mon pouvoir entre les mains de l’autre.
Alors clairement ça ne prend pas 5 minutes de savoir poser des limites avec sérénité. C’est un apprentissage, ça prend du temps et c’est ok.
La première chose à faire est de te concentrer sur tes propres besoins.
Et des les IDENTIFIER.
Observe-toi et met en Lumière ce qui te fait du bien. Ca va t’aider à poser un cadre.
Ensuite exprime clairement tes limites.
Il ne s’agit pas d’exprimer ta limite en t’excusant. « Pardon, ça m’arrange pas trop trop de faire cette tâche à ta place. Enfin sinon c’est pas grave, si tu as vraiment besoin… »
Là, souvent la personne va entendre « Enfin sinon c’est pas grave, si tu as vraiment besoin… ».
Exprimer clairement ses limites ce n’est pas agresser l’autre, c’est poser son cadre avec bienveillance et tu peux utiliser la cnv pour le faire en disant ” je “
Alors dis plutôt :
« Je comprends que tu sois dans l’urgence de trouver une solution, mais je ne peux pas faire cette tâche à ta place, j’ai beaucoup de travail. »
Et c’est tout.
Si la personne sent ton empathie car tu as reconnu son besoin, elle essaiera peut-être de négocier.
Tiens bon, et répond avec une phrase courte « Non, je ne vais pas pouvoir, désolée. »
Et fin de la discussion.
Je sais que c’est difficile, d’ailleurs il y a encore plein de domaines dans lesquels poser des limites est difficile. Parce que j’ai peur qu’on ne m’aime pas ou qu’on me rejette. Mais je pose de la conscience dessus, je m’observe expérimenter cette non capacité à dire stop et je me donne plein d’amour. Parce que je sais que si j’ai mis ce mécanisme en place, c’était pour me protéger.
Mais tous les jours j’avance, tous les jours je me sens plus libre à l’intérieur.
Et j’allais oublier le dernier point très important : lorsque tu parviens à poser une limite, HONORE-TOI !
Rejoue la scène et dis-toi consciemment que ça s’est beaucoup mieux passé que ce que tu supposais. Ca t’aidera pour la suite.